• Dimanche 18 janvier 2009

    St Laurent, si je ne l’ai pas encore dit, est formé de différents quartiers qui ont chacun leurs spécificités. Le mot « quartier » n’a pas chez nous le sens un peu péjoratif qu’il peut avoir en métropole. Le quartier un peu chaud de St Laurent, c’est la Charbonnière, appelé comme ça parce qu’on y vendait autrefois du charbon (et encore aujourd’hui chez certains habitants). Là-bas, c’est la débauche, les petits trafics, les grosses fêtes, les enfants tout nus qui se promènent près de chez eux, mais aussi un village fait de maisons en bois qui ont vraiment du charme. Une soirée à la Charbo (c’est son petit nom), c’est une soirée en général bien arrosée, où on a de la musique plein la tête, et où on vit à l’heure guyanaise, chez les vrais guyanais.

    Autres quartiers : le village chinois. Comme son nom l’indique, c’est là que vivent certains chinois installés là depuis des années. Le village Paddock : où vivent de nombreux amérindiens. Et d’autres quartiers comme le Lac Bleu (où vivent la plupart des métros, c’est d’ailleurs là qu’ont lieu la plupart des cambriolages !), les vampires (du nom de la « route des Vampires », et bien oui, on a donné ce nom à ce coin à cause des chauves-souris vampires qui s’y trouvent), et le quartier Balaté. Il y a encore d’autres quartiers, mais ils sont plus éloignés de St Laurent (village Pierre, village Terre rouge, village Espérance…). Et puis le centre, où a lieu le marché, tous les mercredi et samedi.

     Nous habitons (pour encore quelques mois) dans le quartier Balaté. D’ailleurs on ne dit pas « quartier » mais seulement « j’habite à Balaté », comme si c’était un village dans la ville. Un quartier où vit la majorité des amérindiens. Ces gens sont paisibles, on a l’impression qu’ils vivent un peu hors du temps. Hier soir, nous étions invités chez un amérindien par personnes interposées pour une partie de… pétanque. C’est devenu chez eux le « sport » national depuis quelques semaines. Les maisons de ce village sont toutes en bois, pas de porte chez certains, pas de serrure chez d’autres. Les soirées ici ne sont pas préméditées : elles se font comme ça, au hasard, et tous les gens du village sont là dès que l’occasion se présente. La particularité des maisons en Guyane, c’est que, lorsque l’on est sur la route, on ne voit qu’une maison au bout d’un chemin. Mais quand on s’y avance à pied, on voit des tas de maisons les unes à côté des autres dont on n’aurait pas soupçonné l’existence. Les enfants participent aux fêtes organisées par les parents (bon il est vrai que vu la musique pourrait décourager n’importe qui de dormir). Les amérindiens sont dans l’ensemble toujours prêts à aider les autres. C’est peut-être la population la plus « accessible » ici. En tout cas, ce week-end, c’était la première fois que nous allions chez des gens d’ici. On se rend compte que nos vies sont bien différentes. Je regardais Nico, seul métro, jouer à la pétanque. Une petite fille me regardait avec de grands yeux. Les jeunes riaient de choses simples, et écrivaient le score dans le sable. Les pères de famille buvaient en jouant, et je ne comprenais pas tout de ce qu’ils disaient en taki, mais le sourire était là. Nous sommes revenus de cette soirée apaisés.

    D’autres nouvelles ? Nico a décidé de se remettre en forme (et ça ne rigole pas), moi je continue le violon, et je progresse (si si Nico, je progresse !). Et demain, une nouvelle semaine commence, qui s’annonce chargée, avec trois conseils de discipline pour mes méchants élèves. La réunionite aiguë n’est pas encore guérie…

    Bonne semaine à vous !

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    Mardi 2 février 2009

    Aujourd’hui, la Guyane est déclarée en état d’épidémie de Dengue. La dengue (prononcez « dingue ») est une maladie parasitaire transmise par un moustique qui pique uniquement le jour, et qui donne les symptômes d’une grosse grippe. Nico n’a pas échappé à ce moustique et depuis dix jours il avait de la fièvre, des courbatures, des nausées… Depuis hier, tout ça se calme et, même s’il est toujours K.O. il commence à râler de nouveau, et il paraît que c’est bon signe ;).

    En ce qui concerne notre appartement, je fais environ deux visites de chantier par semaine, car ici il vaut mieux être sur place si on ne veut pas se retrouver avec du carrelage au plafond ou des fenêtres à la place des portes. J’exagère un peu, mais pas tant que ça ! Ceux qui ont acheté de métropole risquent d’avoir de grosses surprises en arrivant ici… Enfin, dans tous les cas, personne ne croit que les délais seront respectés (le 31 mars, tout doit être fini, y compris la piscine, qui n’est pour l’instant qu’un buisson). Affaire à suivre !

    Du côté de mon collège, ça chauffe ! Des dégradations en tout genre (tags, serrures bouchées, voitures vandalisées..) viennent d’avoir lieu. Le principal a même fermé le collège quelques heures vendredi afin de permettre aux agents d’entretien d’effacer les injures à son égard inscrites sur les murs… En tout cas, l’insécurité est toujours là. Mais de mon côté, c’est assez tranquille ces derniers temps (bon, attention à mon utilisation du mot « tranquille », il signifie ici qu’il ne m’est rien arrivé de plus ces derniers temps que des insultes et agressions verbales en tout genre).

    On est bien entré dans la période du carnaval, qui dure jusque.. je ne sais plus, mais il dure au moins deux mois, si ce n’est plus. Et avec le carnaval le beau temps revient ! C’est ce qu’on appelle le petit été de mars (ben oui été de mars en février, y’a plus d’saisons !). En tout cas il fait beau. Ce week-end était organisé à St laurent un « vidé ». Le principe, c’est que les gens viennent danser à partir de 3h00 du matin et continuent tout le dimanche. Une journée à l’envers. Tout ici se fait dans la rue, alors qu’à Kourou ou Cayenne beaucoup de fêtes ont lieu dans des salles. Il y a aussi, partout en Guyane, les soirées Touloulous. Les femmes sont déguisées (robes plutôt traditionnelles) de la tête aux pieds (on ne doit pas voir la peau ni les cheveux), et ce sont elles qui invitent les hommes, qui eux ne sont pas déguisés. Les hommes n’ont apparemment pas le droit de refuser. Et puis il y a les soirées Tololos ; et là c’est tout le contraire. De quoi faire plaisir à tout le monde, donc !

    Voilà les dernières nouvelles ! A bientôt !


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  • Vendredi 9 janvier ‏2009

    Commençons par le commencement (oh la belle tautologie…) : Pour tous ceux à qui on ne l’aurait pas encore dit : meilleurs vœux pour 2009, le sourire, la positive attitude et tout et tout… plein de bonnes choses en bref !

    Nous avons passé nos vacances de Noël en métropole… et le choc thermique a été rude, surtout la deuxième semaine, et j’ai ramené dans mes valises une bonne bronchite. Mais l’essentiel n’est pas là : on a vu la famille, la plupart des amis (pour ceux que l’on n’a pas pu voir, c’est promis, en juillet, on se rattrape !!), ma petite nièce dans le ventre de sa maman, et tout ça, ça fait du bien !

    Nous sommes donc revenus chez nous en Guyane le 2 janvier tard, et le trajet en avion nous a semblé particulièrement long de jour. Dès notre arrivée : la chaleur… ah !!! bon, bien sûr pas de soleil puisqu’il faisait nuit. D’ailleurs nous avons vite remarqué que nous n’étions plus du tout en saison sèche, mais c’est désormais la petite saison des pluies : il pleut tous les jours, et presque toutes les nuits, parfois très fort, mais cela ne dure pas trop longtemps. Le petit été de mars arrive et sera le bienvenu (d’ailleurs il paraît qu’il arrive en février… bizarre…). Et puis en ce début d’année, c’est le carnaval qui commence. On entend déjà les pétards assez régulièrement (qui étaient là pour Noël aussi), et les femmes préparent leurs costumes. Le carnaval de Guyane est l’un des plus long du monde : il dure jusqu’au mardi gras ! Pour en profiter, les vacances tombent bien, car ici on ne parle pas de vacances d’hiver, mais bien de « vacances carnaval ». Mais ce n’est que le début, on vous en dira plus dans quelques temps, et avec des photos bien sûr !

    Pour parler un peu de choses sérieuses (faut bien travailler de temps en temps !), la reprise s’est faite en douceur. Bon quand on dit en douceur, ça veut dire : pas d’insultes, pas d’agression physique, pas de gros clash (enfin, quand même une menace ce matin pour finir la semaine en beauté, il paraît qu’une élève va ma faire payer le fait de lui avoir fait comprendre qu’elle n’était qu’une élève.. j’ai dit, c’est vrai, qu’elle agissait comme une gamine de cinq ans qui tire le pantalon de sa mère en répétant quinze fois ce qu’elle veut lui dire. Et là, c’est le drame ! Mais pas de regret de mon côté, ni du sien d’ailleurs !). Voilà, nous avons donc repris nos petites habitudes, la pluie en plus. Mais la pluie apporte aussi de l’air, et les températures ont légèrement baissé je crois, il doit faire l’après-midi à peu près trente degrés.

    Nous attendons toujours des nouvelles de l’appartement que nous avons acheté, car nous avions demandé à changer le carrelage, et là encore tout paraît insurmontable. Affaire à suivre. Mais on a pris le pli, un peu, même si on ne se laisse toujours pas faire.

    Et pour le moment, c’est le week-end, donc un peu de repos, et du boulot aussi (qui a dit que les profs étaient tous des feignants ?…hum, je lui dirais bien deux mots !). Bon week-end à vous tous aussi, et à bientôt !


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