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     Mercredi 13 août 2008

     

    Le jour J est arrivé. Il faut charger les vélos, les bagages, et on est parti. Sur la route, je demande à Nico s’il a bien ses papiers (notamment son carnet de santé avec le fameux certificat de vaccination contre la fièvre jaune, obligatoire pour entrer en Guyane). Et là… il me dit que non, qu’il est resté dans le Pas de Calais. Je lui en veux terriblement, le stress monte d’un coup. Il faut pourtant agir vite, le vol est dans deux heures et demi. On décide de déposer Nico dans Paris, pour qu’il puisse se rendre au centre de vaccination d’Air France (et se faire revacciner). Je pars à Orly pour enregistrer les bagages et les vélos. Pendant ce temps, un ami de la famille de Nico est parti chez eux pour chercher le certificat et le faxer à l’aéroport. Arrivée à Orly, je cours chercher un numéro de fax au comptoir d’Air Caraïbes. Le sort s’acharne contre nous : tous les fax sont en panne ! Je cours donc au bureau de poste (heureusement il y en a un dans l’aéroport), j’obtiens le fax. De nouveau, gros problème : personne ne peut m’assurer qu’un fax suffise (et pourtant je vais voir les hôtesses, la sécurité et la police). Une hôtesse m’affirme même qu’il est trop tard, que même si Nico se fait vacciner de nouveau aujourd’hui il y a une période d’incubation de dix jours et qu’il ne pourra se rendre en Guyane avant ses dix jours. Je craque en plein milieu de l’aéroport. Ma maman me rassure tant qu’elle peut. On décide de tenter le fax et le vaccin.
    Nico me dit par sms qu’il peut passer en consultation devant d’autres personnes étant donné l’urgence. Il revient en taxi et nous rejoint enfin. On conduit nos vélos dans une petite salle sécurisée pour qu'ils soient inspectés par un chien policier. Pas de chance pour lui, rien d'intéressant à trouver cette fois! 

    Vient le moment de se dire au revoir. Je vois ma maman qui pleure, mon papa est très ému aussi (et je ne l’ai quasiment jamais vu pleurer, alors ça me touche d’autant plus). Ma sœur est là aussi avec son mari. Les parents de Nico sont stoïques, Nico de toute façon n’aime pas qu’on pleure, surtout pas pour dire au revoir.

     

     

     
     

    Huit heures de vol… c’est long. Nous devons faire une escale en Martinique puis prendre un nouveau vol pour Cayenne. On a quelques films pour nous faire passer le temps, et puis on peut dormir un peu, car la matinée n’a pas été de tout repos.

    Il est 17h02 heure de Fort de France. Entre deux croque-monsieur on attend notre correspondance, qui a du retard. Et puis il nous reste encore près de trois heures de vol. On a de nouveau peur que la douane nous refoule (enfin refoule Nico… rrrrrrrr !) puisque le contrôle de douane se fait apparemment ici. Suspens…

    Jeudi 14 août 2008
     
    Pour finir, aucun contrôle du vaccin ! Nous sommes arrivés à Cayenne à 21h heure locale, accueillis par des amis expatriés ici depuis quelques années. Nous avons récupéré nos bagages et nos vélos. Quelle chaleur en sortant de l’avion, ou comment piquer une suée en vingt secondes chrono ! Enfin nous avons posés les valises, et nous sommes couchés à minuit (cinq heures heure de métropole, on a fait le tour du cadran !). Pendant la nuit, la chaleur s’est moins ressentie, mais il faut vraiment éviter de s’agiter… 
    Ce midi nous dit Arnaud (qui nous héberge temporairement à Kourou), c’est un poulet spécial au menu. On se met à table, Nico me dit en souriant que c’est un genre de poisson. Bon, ça sent la mensonge tout ça ! Je me laisse faire et goûte. C’était très bon ce poulet-poisson spécial, mariné et servi avec du riz. Et là, Arnaud m’avoue que je suis en train de manger de l’anaconda !!! (voir photos). Très très bon. C’est un ami d’Arnaud et de son frère Loïc qui a surpris ce serpent dans son jardin et l’a assomé… Il faisait quand même deux mètres cinquante de long… Enfin, voilà, on a fait fort pour notre premier repas guyanais ! Espérons que la digestion se passera bien !
     
     

     Cet après-midi, on a vu plusieurs voitures, on va certainement acheter un kangoo pour pouvoir transporter nos vélos et bagages. Ensuite on se rend à Cayenne dans une boutique Orange pour prendre un forfait téléphone, et on nous le refuse car pas d’adresse ici, pas de justificatif de domicile. Il faudra qu’Arnaud fasse un courrier pour dire qu’il nous héberge. C’est raté pour aujourd’hui en tout cas. Puis opération devis voiture et appartement… oulala qu’est-ce que c’est cher !

    Ce soir on a mangé dans ce qu’on appellerait chez nous une baraque à frites… sauf que celle-ci mettait au menu du requin en brochettes ! J’ai zappé le requin, assez de d’originalité pour aujourd’hui ! Nico par contre a goûté à la joie des piqûres de fourmis sur les pieds. Et en rentrant, je me suis piquée pour la première fois (j’aurais pensé que cela arriverait plus tôt), on a du les faire rentrer en allumant la lumière dans l’entrée. On remarque d’ailleurs que la clim est quand même une invention géniale, et qu’il faudra certainement investir quand on aura notre appartement. De même que les moustiquaires sur les fenêtres…
     
     
    Vendredi 15 août 2008
    Jour férié = grasse mat’. Après tout, on est encore en vacances ! La nuit a été très chaude et le sommeil perturbé. Cet après-midi, ballade-rando sur la montagne des singes : rien que le nom dépayse. Puis on goûte quand même à la mer, 29°C ça ne se refuse par comme ça, surtout quand il fait 34°C dehors. 

     On discute avec nos hôtes et on parle beaucoup des différents dialectes. Ici, on a l’impression d’être dans tous les pays à la fois : portugais, français, espagnol, créole, taki taki (aluku prononcé aloukou) et bien d’autres encore. On est un peu perdu, on espère rapidement pouvoir comprendre un minimum de chaque…

    J’ai oublié de vous dire : hier, nous sommes allés au Cora de Cayenne faire quelques courses. Les prix sont effectivement bien plus élevés ici, en tout cas si on veut du fromage et tout ce qui vient de métropole. Moralité : vive la papaye, la pastèque et les poivrons !
     
     
    Mardi 19 août 2008  
    Quelques jours ont passé, et nous n’avons pas chômé.
    Samedi, nous avons acheté notre voiture guyanaise : une Renault kangoo, et nous sommes arrivés à St Laurent du Maroni. Il faisait noir et notre ami a voulu tout de même nous montrer nos collèges respectifs : le mien (Tell Eboué) est le plus ancien, il est assez vieux, collège de métro apparemment, et de créoles aussi. Petite précision si je ne l’ai pas encore dit : le métro c’est celui qui vient de métropole (de manière générale, ce terme désigne les blancs, nous quoi !). Le collège de Nico est le 4e de la ville, énorme pour une ville de 20 000 habitants, mais normal quand on sait qu’il y a au moins 50 % de moins de 20 ans ici. Il est quant à lui flambant neuf.
    En faisant le tour de la ville, nous sommes surpris de voir un bâtiment où de nombreuses personnes sont rassemblées. Arnaud qui connaît ça puisque c’est assez répandu en Guyane, nous dit qu’il s’agit d’une église pour les témoins de Jéhovah. Dans la ville il y a aussi beaucoup d’évangélistes.
    Dimanche et lundi nous avons visité plusieurs maisons et appartements (et aussi une maison dans les bois… superbe mais pour le coup un peu trop dépaysant : pas beaucoup d’électricité, pas de téléphone, une piste pleine de nids de poule à 30 minutes de St Laurent, bref, c’est pas encore pour nous). A chaque fois, on essaye de se renseigner auprès des voisins, des gens qu’on croise dans la rue. Tous ont déjà été cambriolé plusieurs fois, et pour quelqu’un qui arrive, ça peut faire peur. Toutes les maisons ont des grilles aux portes et souvent aussi aux fenêtres. Finalement, au moment où on s’apprêtait à signer avec une agence, nous avons trouvé épinglée sur le côté de la librairie une annonce. J’appelle immédiatement, le propriétaire et dans le coin, nous allons donc visiter. Bingo ! Maison neuve, petit jardin clôturé (bon pour l’instant le jardin… c’est juste de la terre), petite terrasse, deux chambres pas très grandes mais suffisantes pour nous, une cuisine séparée, un abri pour la voiture. On en pourra emménager qu’au 1er septembre, un peu avant peut-être.
    Donc recherches de meubles et d’électroménager, neuf ou d’occasion, car ici les métro qui s’en vont vendent tout et pour pas cher.
     
    Hier soir, je discute avec notre nouvelle hôte (nous louons une sorte de studio collé à sa maison), et elle me dit que le collège où je suis affectée et difficile (mais ça c’est comme dans tous les établissements ici) et qu’en plus la mentalité y est spéciale. Elèves blasés, méprisants… comme certains de la métropole non ?! Enfin bref, apparemment si je veux, je peux changer de collège. Hallucinant ! C’est le principal qui gère cela. Ici beaucoup de prof (80% des profs de lettres) sont vacataires, une titulaire qui arrive est donc bienvenue. Affaire à suivre.
     
    Petite remarque sur St Laurent : les collèges sont nombreux ici, mais seul le plus ancien possède un nom. Les autres sont collège 2, 3, 4 et bientôt un nouveau, le 5. Pas de nom, je ne suis pas la seule à trouver cela symbolique…
     
    Mardi matin on a entrepris une rando vtt (vtt un peu secoués pendant le transport en avion, mais en bon état quand même). Il faisait chaud, mais on était équipés : casquette, lunettes, écran total indice 60, 4 litres d’eau. Nous avons fait 15 km aller plus le retour… Et là je crois que je n’ai jamais autant transpiré et apprécié une douche !
     

     

     

     

     

     

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